Rapa Nui la lengendaire
Après la visite du Machu Picchu endroit mythique par excellence, nous voila rendu à Rapa Nui dit l'Île de Pâques. L'île est isolée dans le sud-est de l’océan Pacifique, particulièrement connue pour ses statues monumentales (les moaïs) et son écriture océanienne, le rongorongo encore indéchiffrée de nos jours. L’île se trouve à 3 700 km des côtes chiliennes et à 4 000 km de Tahiti. La population compte plus de 3000 habitants qui se concentrent dans la ville principale d' Hanga Roa. Le premier Européen à la visiter est le navigateur néerlandais Jakob Roggeveen, le jour de Pâques, le 5 avril 1722, d'où son nom de baptême aujourd'hui. Elle fut annexée par l’Espagne en 1770 et devint un territoire chilien en 1888. Cette île volcanique forme un triangle rectangle d'une surface de 160km2 et regroupe plus de 900 Moaïs.
Encore aujourd'hui plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer la présence de ces Moaïs. Pour certains ces statues représentent les ancêtres, tournées vers le village pour le protéger et faisant dos à la mer (persque tous les Moaïs tournent le dos à la mer exceptés ceux de "Ahu Akivi" au nombre de 7 plus dans les terres). Pour d'autres ils ont été sculptés en cadeau aux dieux pour faire revenir la pluie lors d'une sécheresse inhabituelle. Les avis sont encore très partagés tout comme la disparition des arbres. A l'époque l'île comptait une dizaine de millions de palmier. Pour la déforestation les avis divergent encore mais d'après les dires de notre guide, elle viendrait de l'utilisation abusive des arbres pour transporter les Moïas, batir leurs maisons ou autre et servaient à la fabrication de leurs bateaux sachant que les polynésiens étaient de grands navigateurs. Bref cette île possède encore beaucoup de secrets et c'est ce qui fait sont charme et son attrait.
Notre arrivée se fait à l'aéroport international Mataveri, construit par les Américains dans les années 70 pour accueillir, en cas de besoin, les navettes spatiales pour un atterrissage d’urgence. C'est en grande partie grace à cette piste que le tourisme s'est développé sur l'île car elle permet l'arrivée de gros porteur et en fait l'île la plus reculée et la mieux desservie au monde. Le dépaysement est total dès le début. Un groupe de musique locale nous accueil, les gens sont de type polynésiens, les cocotiers de partout, les colliers de fleurs ainsi que la chemise sont de rigueur.
Nous nous trouvons un camping face à la mer, tenu par un tahitien, situé à côté de l'aéroport, avec 1 avion par jour on ne sera pas dérangé par le bruit. Un petit avant gout nous attend, un faux Moaï nous accueil dans le jardin. L'objectif de la journée planifier notre court séjour sur Rapa Nui. Nous partons donc Pierre, un compagnon de route rencontré au lac Titicaca qui avait le même vol que nous, Kro et moi à l'office du tourisme. Un gros problème se trouve rapidement face à nous. La vie sur l'île est horriblement chère. La moindre excursion ou entrée dans un site valent beaucoup d'argent. Nous sommes un peu bloqués car sur l'île de Pâques si on est pas accompagné par la connaissance d'un guide on passe à côté de beaucoup de choses. Après réflexion et rencontre de Céline une autre française nous prendrons un guide pour une demi journée afin de nous dégrossir un peu l'île, puis nous louerons une voiture à 4.
La journée étant pratiquement terminée nous décidons de faire un petit tour au marché artisanal et ensuite nous assisterons au coucher de soleil sur les Moaïs prés de la ville.
Le lendemain le reveil a été tardif, nous décidons de partir à la plage d'Anakena, seule plage de sable de l'ile de Pâques. Nous prenons un taxi en ville tous les 3 qui reviendra nous chercher à 19h le soir même. A peine descendu de la voiture nous restons bouche bée, le spot est vraiment magnifique. Des dizaines de cocotiers, 7 Moaïs alignés plus un tout seul, le sable blanc, la mer et nous! Ni une ni deux, les serviettes sur le sable Niko et Pierre se mettent à l'eau. La baignade finie nous arrosons cette belle aprem qui commence comme il se doit, puis Niko part faire des "millonnes" de photos alors que pour moi c'est l'heure de la baignade. Trop dur la vie sur Rapa nui! Nous nous faisons chahuter par deux grosses averses qui nécessiteront de se mettre à l'abri. Averses finies, les mecs partent larver sur la plage pendant que je joue les aventurières pour grimper au sommet de la petite colline près de la plage. La journée se termine, le taxi vient nous chercher et nous ramène au camping.
Le lendemain, réveil de bonne heure pour découvrir le sud de l'ile où se trouvent le cratère du volcan "Rano Kau" ainsi que le village de Orongo. Après 1h de marche nous arrivons au point de vue du volcan et nous trouvons une étendue d'eau à l'interieur du cratère recouvert ça et là de tourbe. A la lueur du soleil levant la vue est superbe. Nous continuons par la visite du village d'Orongo. Lieu sacré car c'était à cet endroit qu'avait lieu la compétition de l'homme oiseau. Cette compétition avait pour but d'élire le chef spirituel et consistait à descendre une falaise de plus de 300m de haut, de nager 1,5km en pleine mer jusqu'à l'ile "Motu Nui", attendre la ponte des oiseaux "Manatura" pendant plusieurs jours voir des semaines et ramener le premier oeuf intacte au village. Bien sur il fallait faire le même chemin en sens inverse.
Pour l'après midi notre programme est l'unique visite guidée du site "Poike",la partie la plus ancienne de l'île avec la découverte d'un pétroglyphe, du Moaï le plus petit de l'île et le pétroglyphe de "Maunga Vaiaheva". Ce pétroglyphe a une forme de visage avec la bouche ouverte récoltant l'eau de pluie servant surement à effectuer quelques rituels. Après une petite marche d'1h30 nous arrivons au sommet du volcan "Puakatiki" à une altitude impressionnante de 410m. De cet endroit nous avions une vue magnifique sur toute l'île à 360°. D'ici on peut vraiment constater la déforestation des lieux malgrés les sites de protection de la végétation où sont plantés des eucalyptus pour arborer cette île pelée. En fin de journée, Céline notre future camarade de route, nous fait part d'un plan pour acheter de l'artisanat moins cher. Nous demandons donc à notre guide de nous déposer à la prison de l'île! Les prisonniers nous acceuillent très bien, surtout pour les filles, leur artisanat vaut le coup, c'est du beau travail et certains nous tapent dans l'oeil. Au passage Céline avait un deuxième tuyau pour de l'artisanat pas très loin de la prison, nous en profitons pour aller voir. Nous tombons sur "Mataika" qui sculpte des Moaïs depius des années. Les commandes sont passées et le rendez-vous pris pour le lendemain. Visiblement très content de voir 4 jeunes s'intéresser à son travail, il nous invite à manger avec lui une spécialité locale qu'il aura lui même préparé. Nous rentrons au camping fatigué et partons nous coucher de bonne heure car le lendemain c'est levé de soleil sur les Moaïs de l'autre côté de l'île.
Comme je disait plus haut le levé se fait avant l'aurore pour aller sur le site de "Tongariki", le seul endroit où l'on peut voir 15 Moaïs alignés parfaitement, afin d'admirer le levé de soleil sur ces derniers. Nous arrivons de nuit et nous n'appercevons pas encore les fameux Moaïs. Au fur et à mesure que le jour se lève le spectacle est de plus en plus beau. La taille de ces Moaïs est stupéfiante. C'est très impressionnant de les voir ici bien rangés, immenses, stoïques avec une tête et un regard qui en impose. Le tout avec le soleil derrière qui en fait rosir les quelques nuages. Bref c'était magique. Après s'en être mis plein les yeux nous prenons notre petit déjeuner face à ces géants et nous repartons le long de la côte vers de nombreux sites où les Moaïs sont tombés. C'est avec une certaine tristesse que nous constatons que la préservation du patrimoine n'est pas pareille de partout même pour un site aussi exeptionnel que l'île de Pâques.
Nous terminons la côte sud de l'île par "Vinapu" où se trouve un mur ressamblant étrangement aux murs Incas que l'on peut trouver à Cuzco. Plusieurs théories sont avancées qui disent que des habitants de l'île de Pâques auraient appri ce savoir et l'auraient ramené sur l'île où alors que les Incas auraient débarqué sur l'île mais ne seraient pas restés du fait de la taille de l'île. Bref encore un autre mystère inexpliqué.
Nous passons par un endroit unique sur Rapa Nui, le site de "Maunga Vai O'Hao" où se trouve le seul Moaï qui possède 4 mains. Pourquoi? nous ne savons pas d'où l'utilité d'un guide que nous n'avions pas. Dommage
Nous repassons par la plage d'"Anakena" pour cette fois prendre un pique-nique sur la plage. Après une petite baignade réparatrice nous partons pour le site "Te Pito Kura" pour voir une pierre énergetique ainsi qu'une terrasse où se trouvaient plusieurs Moaïs qui étaient tombés.
Ballade au millieu des plus grands pétroglyphes de l'île, sur le site "Papa Vaka", allant jusqu'à 2m50 de long nous montrant les différentes espèces marines ainsi que les méthodes de pêche des habitants d'antan.
En fin d'après-midi nous partons pour "Rano Raraku" la carrière de Moaïs. C'est à cet endroit que l'on peut voir les Moaïs les mieux conservés notament en ce qui concerne les dessins traditionnels qu'ils arborent dans le dos. Dans cette carrière se trouvent prés de 400 statues terminées ou en cours de sculpture. Il est possible de voir le plus grand des Moaïs mesurant plus de 21m et pesant grosso modo 270t. Il n'a jamais été terminé comme beaucoup d'autre ce qui montre un arret brutal des sulptures.
Nous terminons la journée par le seul sîte où les Moaïs font face à la mer portant le nom de "Ahu Akivi". Au nombre de 7 ils sont un peu plus petit que les 15 mais sont quand même très impressionnant. Ils sont placés dans un endroit très calme assez reculé dans les terres où pour y acceder il faut emprunter une piste pas facile à pratiquer. L'atmosphère était sereine et la luminosité que nous offrait le début de couché de soleil en faisait un endroit juste parfait pour le bonheur de Kro.
Nous rejoignons la ville par la piste de la côte ouest nous donnant droit à un coucher de soleil qui embrasa le ciel et la mer. Je tiens à préciser que pour les 3/4 des endroits que l'on a visité nous étions seul, pas de cars de touristes, ce qui en font des lieux uniques ne changeant rien à l'intégrité de la nature et du paysage.
Nous arrivons enfin à notre rendez-vous avec Mataika, le sculteur de Moaïs, qui nous avait préparé un repas local ainsi que de la music polynesienne et calédonienne. Le repas se constituait de poisson cru en sauce, de riz et pour accompagner le tout des bananes de Rapa Nui. Mataika nous a reçu comme des princes malgrès ces maigres moyens, le coeur sur la main et nous a émerveillé de part ces récits et de part son passé de musicien et de sculpteur. Merci Mataika pour cette superbe soirée.
Fil rouge du voyage note Niko 8,5/10, note Kro 8,75/10.